Retour et fin de mon défi street photographie
Il y a des moments où l’on sent qu’il faut bousculer ses repères.
Quitter le murmure des forêts pour écouter un autre souffle: celui de la ville. C’est à Bordeaux que cette exploration urbaine a pris forme, accompagnée d’amis photographes.
Une semaine à Bordeaux
Dans un précédent article, je vous annonçais ma décision de sortir de ma zone de confort pour expérimenter la photographie de rue.
Une année consacrée à la photo urbaine.
On arrive en fin d’année 2025 et c’est à Bordeaux que j’ai finalisé ce projet, du 13 au 19 octobre.
Pour ce séjour, ma seule contrainte était de photographier à 35mn avec mon objectif vintage tout manuel ( TTartisan ). Un objectif léger et très discret. La focale était réglée à F8-F11 et la bague hyperfocale 4m.
Première journée. La ville s’éveille.
Je sens l’appréhension monter. Mon appareil ne me paraît plus aussi familier.
J’ai l’impression de découvrir la rue pour la première fois, d’entrer dans un territoire où je ne sais pas encore comment regarder.
Comme si la photo urbaine demandait un autre langage, un autre réflexe, une autre façon d’être présent. Mais c’est surement le cas.
Et me voilà, en pleine ville.
J’ai quitté mes forêts pour venir ici, au cœur du mouvement, photographier la rue. Abandonner le silence pour écouter le bruit du monde.
J’ai décidé de me laissé guider. Petit à petit, le bruit devient rythme.
🌇 La lumière du matin
La place de la Bourse et le Miroir d’eau
Sur le conseil d’une amie, je me rends à la Place de la Bourse.
La lumière du jour se glisse en caressant le sol, réveillant doucement la ville. Le jour se déplie lentement.
J’y retrouve un peu de mon monde : le calme, la lumière douce, cette lenteur que j’aime tant.
Durant cette semaine, je me suis concentré sur la lumière et les ambiances, en privilégiant les instants matinaux et les fins de journée.
Mon ADN, en somme.
Mon terrain de jeu, cette semaine-là, a surtout été la Place de la Bourse.
Le matin, quand la ville sommeille encore, le miroir d’eau s’éveille doucement. Des nappes de brume s’élèvent, comme un souffle qui s’étire. Les silhouettes se devinent à peine sur le miroir d’eau.
C’est beau. Poétique, même.
Je déclenche sans trop réfléchir.
Les silhouettes passent, se reflètent, disparaissent.
Je m’accroupis, je me couche presque. Objectif collé au sol.
Un gamin me regarde, intrigué.
Peut-être se demande-t-il si je vais bien.
Je lui souris : oui, ça va. J’expérimente.
🌤️ Transition
Tout doucement, la ville s’anime.
Les premiers touristes apparaissent, les smartphones se lèvent, les voix résonnent. Les trams se font plus présents. Le calme se dissout. Je reste là un moment, observant cette bascule : le passage du silence au mouvement. Je me sens moins à ma place.
Je décide de m’éclipser un instant.
Je remonte les rues jusqu’à la cathédrale Saint-André. Là-bas, tout change.
La lumière devient plus froide, presque spirituelle.
Les vitraux diffusent une clarté suspendue, un silence épais.
Rien ne bouge, et pourtant tout respire.
🎶 Place à la jeunesse
17h00.
En fin d’après-midi, l’ambiance change complètement.
Autour du miroir d’eau, pendant que les enfants et les plus grands s’amusent, les skateurs entrent en scène:
crissement de roue, applaudissements, chutes et rires se répondent dans un joyeux désordre.
Il y a dans cette agitation quelque chose de vivant, de sincère, de joyeux que j’apprécie.
Je lève les yeux vers la lumière qui décline.
Le soleil effleure les façades, les reflets se font plus chauds, plus dorés.
Le jour s’étire, puis s’éteint doucement.
🌃 Les lumières de la nuit
Et puis, il y a eu la nuit.
À Bordeaux, les lumières nocturnes et le passage régulier des trams m’ont offert de belles surprises.
Les reflets des rails, les lampadaires, les silhouettes pressées… tout semblait se fondre dans une ambiance presque cinématographique.
La ville, que je trouvais bruyante le jour, devenait soudain plus calme, presque bienveillante.
Les lumières de la nuit y sont sûrement pour quelque chose.
Je les trouve apaisantes.
“ C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière”
Edmond Rostand
🌙 Épilogue:
De cette semaine bordelaise, je garde un souvenir mitigé.
Photographier la ville, c’est un peu comme apprendre une nouvelle langue.
Au début, on ne comprend rien : tout va trop vite.
Puis, peu à peu, on saisit quelques mots, quelques rythmes…
et on commence à y trouver sa propre musique.
Au final, bien que je ne sois pas adepte de la photo de rue, j’ai pris beaucoup de plaisir à photographier la nuit.
C’est dans cette obscurité pleine de nuances que la ville révèle un autre visage. Les couleurs se taisent, les formes se simplifient, et le regard apprend à voir autrement. La beauté de la photographie nocturne, c’est ce contraste entre le silence et l’éclat, entre le noir profond et ces étincelles de couleur qui surgissent.
Voilà un résumé de mon séjour de photographie urbaine à Bordeaux.
Je crois bien avoir validé mon défi. Qu’en pensez-vous?
Avant de partir, je vous laisse découvrir d’autres images de cette semaine ensoleillée.
Un lieu insolite au Darwin
Merci d’avoir pris le temps de me lire. On se retrouve bientôt. Portez-vous bien.