Derrière l'Objectif : L'Art de Capturer l'Âme des Paysages
Avez-vous déjà ressenti cette magie, cet instant où le temps s’arrête alors que vous capturez une image qui parle directement à l’âme ? Pour moi, chaque sortie photo est un rituel, une danse entre la préparation et l’abandon spontané face à la beauté de la nature.
Je vous invite aujourd’hui, à vous glisser dans mes bottes de photographe de nature et à découvrir comment je capture ces instants éphémères qui, une fois imprimés, évoquent la solitude et la plénitude que l’on peut trouver dans le silence des paysages de nature.
2023, Fuji XT5 sigma 18-50mn F2,8: 1/80s F5,6 Iso 250
Je vous dévoile les coulisses de ma passion. De la sélection de mon équipement à l’attente patiente pour la lumière parfaite, en passant par le processus d’édition où je peaufine chaque détail.
Laissez-moi vous guider à travers les étapes qui transforment une simple promenade en forêt en une quête artistique à la recherche de la photo qui non seulement capture une scène, mais raconte aussi une histoire.
Dans mon sac à dos
Mon sac est équipé de mon objectif 16-35 et d’un Zoom 70-200 mm. Parmi eux, mon préféré est sans conteste l’objectif ultra grand-angle. Si je ne devais en choisir qu’un seul, ce serait celui-ci. Grâce à lui, je peux capturer toute l’étendue d’un paysage, sans manquer aucun détail. Son large angle de vue me permet de jouer avec les perspectives et de donner une impression d’immensité à mes photos. C’est un outil indispensable qui ouvre toutes les possibilités créatives.
Pour compléter mon équipement, j’ai également trois filtres essentiels. Le filtre ND 64 est mon allié pour les longues expositions en plein jour. Il réduit considérablement la quantité de lumière qui atteint le capteur, me permettant ainsi de jouer avec des temps de pose prolongés. Grâce à lui, je peux saisir le mouvement fluide de l’eau.
Le filtre dégradé est un autre outil précieux, particulièrement lors des prises de vue au lever ou au coucher du soleil. Il équilibre l’exposition entre le ciel lumineux et le premier plan plus sombre, préservant ainsi toute la dynamique des couleurs sans sacrifier les détails dans les ombres ou les hautes lumières.
Le filtre polarisant, que j’utilise en sous-bois surtout à l’automne: il intensifie les couleurs et le contraste révélant ainsi les secrets les plus intimes de la nature en dévoilant des nuances insoupçonnées.
Enfin, mon trépied indispensable dans ma pratique photographique
La création d’émotions
En général, je suis particulièrement attiré par les sorties en forêt qui se déroulent entre les mois d’octobre et d’avril. Durant cette période, les lumières se font plus douces, créant ainsi une atmosphère propice à la contemplation.
L’automne, avec ses couleurs chatoyantes et ses brumes énigmatiques, éveille en moi un sentiment d’émerveillement. Quant au mois d’avril, il est le témoin de la renaissance de la nature, offrant ainsi un spectacle plein de vie et de renouveau.
2015_ canon 70D + sigma10-20 F4 : F16, 0,6s, Iso 100
Lors de mes sorties, je suis en quête d’émotions qui se dégagent d’une scène que je crée en prenant en compte chaque élément qui la compose. Je m’efforce de percevoir comment les formes et les couleurs interagissent entre elles, créant des motifs géométriques et graphiques. J’explore les profondeurs pour donner naissance à une histoire, une émotion. Mais par-dessus tout, je suis constamment à l’affût de cette lumière fugace qui viendra donner vie à mes scènes, les animant de sa magie. Dans cet état de contemplation, je me laisse volontiers surprendre. Je ne planifie rien à l’avance, si ce n’est le choix de ma ou mes destinations, soigneusement enregistrées sur Google Maps. Je ne construis pas au préalable l’image parfaite dans ma tête. Je sais que certains photographes qualifieraient cela de non professionnel, me reprochant un manque de rigueur:
”Comment peut-on réaliser la photo parfaite sans avoir préalablement déterminé les meilleures conditions pour y parvenir ?”
Pourtant, ma démarche est différente. Je souhaite conserver cette spontanéité qui me tient tant à cœur, où tout repose sur la magie de l’instant. Mon objectif est de trouver une ambiance capable de m’émouvoir, une atmosphère empreinte de beauté et de sérénité.
Ainsi, je me laisse guider par mon instinct, voguant au gré des sentiers forestiers, à la recherche de cette harmonie parfaite entre la nature et mes émotions. Chaque sortie est une nouvelle aventure, une découverte de paysages et de moments uniques..
Le processus de tri et de retouche de mes photos
Contrairement à de nombreux photographes qui préfèrent laisser reposer leurs photos pendant quelques jours voire quelques semaines avant de les réexaminer avec un regard neuf, ma démarche diffère. Après ma séance, je rentre chez moi et je commence immédiatement à trier mes photos. Ensuite, je procède à une première retouche légère, en y insérant mes premières émotions encore fraîches dans ma mémoire. C’est seulement à ce moment-là que je décide de les laisser reposer pendant quelques jours avant d’« ajouter un supplément d’âme » à mes images, comme le répète souvent un grand photographe de paysage, Antonio Gaudencio, dont j’apprécie le travail. Je laisse simplement une note pour plus tard.
2021_Canon 6DMark II + canon 85mn F1,8: F/3,2, 1/200s, Iso 100. Effet peinture à l’huile
Aparté
La photographie de nature est un art qui demande beaucoup de patience et de persévérance. Elle s’appuie sur des éléments naturels imprévisibles tels que la lumière, le climat, les intempéries et les saisons. C’est peut-être cette imprévisibilité qui rend la photographie de nature si difficile, mais en même temps si gratifiante. C’est un moment volé à l’éternité, une capture unique de la beauté de la nature qui ne se reproduira peut-être plus jamais de la même manière. C’est ce qui rend ma pratique si spéciale et passionnante.
Et vous, comment abordez-vous vos sorties photographiques ? Avez-vous déjà ressenti cette connexion intime avec la nature lors d’une promenade en forêt ou en contemplant un paysage ? Quel moment ou lieu naturel vous a particulièrement touché et pourquoi ? Quel est votre processus de création ? Partagez vos expériences et découvertes dans les commentaires, j’ai hâte de lire vos histoires et de m’inspirer de vos propres quêtes photographiques.
